
- 8.25.2025
- La presse en parle
Pour la catégorie "Vin", Jean-Françis Pécresse, journaliste au Echos raconte l'objectif « zéro carbone » du Château Troplong Mondot.
Quand il n'y a plus de climat, il y a plus d'une voie pour lutter contre le dérèglement. Essayer de sauver ce qui peut encore l'être. Contribuer, autant que possible, à préserver une planète vivable. Dans le vignoble français, ferme modèle d'une écologie pratique abritée des vents idéologiques, chacun cherche sa voie, la plus empruntée étant naturellement celle de la viticulture biologique ou, mieux encore, biodynamique.
Cependant, le paradoxe du bio est que plus le temps se dérègle, moins il semble une réponse appropriée. Il est tant tombé d'eau, ces deux dernières saisons, que les vignerons ont dû traiter de multiples fois leur vigne à la bouillie bordelaise. Au point qu'ils ont à la fois forcé sur le cuivre, dégradé leur bilan carbone et tassé un peu les sols avec leurs tracteurs.
Cette limite du bio, patente en région océanique, pousse certains à privilégier, non sans raison, le bilan carbone au bilan phyto. C'est le cas de Troplong Mondot, premier grand cru classé de saint-émilion, qui, tout en s'interdisant herbicides, insecticides et anti-botrytis (la « pourriture » tant redoutée en fin de maturation des baies), s'est assigné pour objectif le « zéro carbone » de l'ONU en 2050.
Vignes travaillées à cheval
Alors, à Troplong, point culminant du terroir de saint-émilion, on plante des haies vives (1.000 mètres) et des arbres denses (1 millier), on travaille les rangs à cheval, on chauffe les bâtiments l'hiver en transformant les sarments en granulés. Et tous ces efforts, conjugués à bien d'autres, emmènent le domaine vers une division de moitié de son empreinte carbone en 2030.
Ce lent et patient travail est l'oeuvre d'un homme de l'art, au nom de sa région, Aymeric de Gironde, venu de Cos d'Estournel en 2017 lorsque le regretté Denis Kessler, alors à la tête du réassureur SCOR, fit l'entière acquisition de cet ensemble spectaculaire dominant le village médiéval.
Moins de dix ans après, les vins de Troplong, dont certains millésimes étaient déjà des références (1990, 1998, 2006…), ont non seulement pris de l'éclat mais aussi considérablement gagné en volupté, à l'image du 2022, dont l'aromatique et la profondeur se complètent dans une harmonie quasi-parfaite. Sous la houlette de Gironde, ce cru de saint émilion peut continuer d'afficher une assurance tranquille.
Nous suivre
@chateautroplongmondot








