défis environnementaux | article 3
La durabilité écologique en actions

- 23.15.2022
- Regards croisés
S’il est une chose au cœur de nos préoccupations, c’est la nature. Elle est partout. Et nous lui devons tout. Le propre d’une activité culturale est d’être dépendante de son environnement naturel, de ses aléas, de ses modifications.
Le préserver ne répond pas à un effet de mode ou à une réglementation, c’est une absolue nécessité. Nous ne sommes pas de simples spectateurs du paysage qui nous entoure, nous en sommes aussi les acteurs. À nous, jour après jour, année après année, d’agir pour en assurer la pérennité.

En arrivant à Troplong Mondot en 1981, Christine Valette représente la quatrième génération qui préside aux destinées de la propriété. À rebours de l’état d’esprit flamboyant de l’époque, elle réalise que cette situation l’oblige à l’humilité. Il est de son devoir d’assurer la préservation de l’héritage qu’elle a reçu, pour le transmettre à son tour car il ne lui appartient pas, elle en est un gardien temporaire.
Au-delà de la notion de transmission, elle réalise aussi que la qualité du vin est en lien direct avec l’environnement dans lequel le vignoble s’épanouit. À ses yeux, la démarche écologique doit être une priorité : elle prend des initiatives favorisant la biodiversité, convaincue que l’activité viticole ne vaut que si son milieu est pérenne.

Aujourd’hui Scor, propriétaire de Troplong Mondot, porte le même regard, son activité de réassurance le rendant particulièrement sensible au changement climatique et aux risques qu’il induit. Ses engagements en faveur de la biodiversité sont au cœur de sa stratégie, comme en témoigne son adhésion à Act4nature international (association qui a pour objet de mobiliser les entreprises sur leurs impacts et leurs possibilités d’action pour la nature). Il encourage à mobiliser toutes les énergies pour renforcer et accélérer les démarches entreprises depuis 30 ans à Troplong Mondot et aller plus loin dans les projets transformateurs. Dans une ambition positive et inconditionnelle, chacun s’implique pour agir massivement et rapidement.

La première étape de la démarche écologique est entamée dès les années 1990 : des haies vives sont plantées dans le domaine, pour atteindre près d’un kilomètre aujourd’hui. Combinées aux 2000 mètres de murets en pierre sèche patiemment entretenus et restaurés et aux lisières de bois, elles constituent un refuge pour la petite faune. À cela s’ajoute le parc du château dont les contours ont toujours été préservés depuis sa création en 1700. Ses 2,5 hectares abritent de nombreuses essences et plusieurs spécimens centenaires. Tout cet ensemble constitue des puits de carbone et se révèle favorable à l’épanouissement d’un écosystème varié.

Les comptages effectués par la LPO (Ligue de protection des oiseaux) en 2020 témoignent de cette richesse : une trentaine d’espèces d’oiseaux ont été répertoriées, ainsi que des papillons, abeilles, lapins, écureuils, hérissons… qui tous concourent à construire un milieu naturel diversifié et vivant.
Deux potagers en permaculture et biologiques complètent le dispositif. Ils illustrent également la préoccupation environnementale et le souhait de valoriser les ressources et la diversité en créant de l’abondance.
Bien sûr, la viticulture, cœur de l’activité, concrétise elle aussi cette prise de conscience écologique. Dans cette perspective, la conduite raisonnée du vignoble prend toute sa signification. Il s’agit de cultiver avec raison et discernement en considérant l’activité viticole dans un cadre large.

À partir de 2000, tous les produits herbicides sont bannis, bientôt suivis des insecticides et anti-botrytis. Les vignerons n’utilisent aucun engrais chimique depuis 2002, mais des semis d’engrais verts bénéfiques à la croissance de la vigne et favorisant l’épanouissement de la faune auxiliaire. En collaborant depuis 2008 avec Claude et Lydia Bourguignon, spécialistes mondialement reconnus de la microbiologie des sols, une connaissance du terroir encore plus fine a permis de perfectionner les pratiques viticoles.

A cela s’ajoute la traction animale pour le travail des sols depuis 2009. Le passage précis des chevaux réduit le compactage et favorise la vie microbienne tout en limitant l’usage du tracteur. Avec ces mesures, les sols, riches et vivants, sont moins chauds, mieux oxygénés, moins érodés, pour le bénéfice évident de la vigne mais aussi de l’ensemble naturel que représente la propriété.
"En combinant actions collectives et individuelles, Troplong Mondot s’engage avec détermination vers un futur toujours plus responsable, plaçant plus que jamais la nature au cœur de son activité."

Ces initiatives favorisent la biodiversité, elles sont nécessaires mais apparaissent insuffisantes pour préserver l’écosystème : elles doivent s’accompagner d’une limitation significative de l’impact global de l’activité sur l’environnement. Concrètement, l’ensemble des salariés de Troplong Mondot, vigneron, comptable ou commis de cuisine, s’est notamment engagé à tendre vers le zéro déchet (y compris pour ses fournisseurs) en utilisant des matériaux réutilisables, recyclables, biodégradables ou en compostant les déchets organiques, y compris ceux du restaurant.

Enfin, pour réduire drastiquement son impact, Troplong Mondot s’est engagé à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, selon les objectifs fixés par les Nations-Unies. Optimisation énergétique des bâtiments certifiés HQE (Haute qualité environnementale), domotique, réflexion sur le poids des bouteilles, limitation des transports aériens… sont des exemples d’initiatives au quotidien.
La plus innovante consiste à valoriser la biomasse végétale pour le chauffage. Après plusieurs années d’études, les résidus de taille, « sous-produit » de la vigne, sont broyés et transformés en pellets qui alimentent les chaudières. Ce dispositif, une première dans la région bordelaise, permet de chauffer la totalité des bâtiments de la propriété depuis 2019 et pourra être proposé à la commune de Saint-Emilion ou à d’autres domaines. Toutes ces mesures permettent à Troplong Mondot d’être la première propriété viticole française à rejoindre l’IWCA (International Wineries for Climate Action), qui œuvre pour la réduction de l’empreinte carbone dans la filière vin.
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