le regard | article 3
Coup de foudre au premier regard

- 22.10.2020
- Regards croisés
C’est une façade blonde qui se distingue au loin. Silhouette brillante comme l’or sous le soleil couchant. Pour l’atteindre, il faut parcourir un entrelacs de petites routes. Les virages se succèdent. Longer les vignes, prendre à droite au détour d’un muret, viser le bouquet d’arbres, se laisser guider, comme attirés par un irrésistible aimant. Au gré du cheminement son profil échappe à notre regard puis du coin de l’œil il se laisse à nouveau deviner.

La route soudain redescend. C’est le point le plus haut. L’intuition nous suggère d’élargir notre champ de vision. Oui, là, sur la droite, au-delà du petit portail de bois. Avancer tranquillement sous la voute d’arbres et d’un coup découvrir le château se dresser devant nous. Equilibre des volumes, douceur de la pierre, élégance discrète. Sans ostentation, et pourtant si présent. Beau tout simplement. Submergé par le sentiment d’être arrivé, dès le premier coup d’œil on reconnait qu’on est au bon endroit.


La curiosité l’emporte bien sûr et on se glisse à l’intérieur. Au bout du couloir, la perspective nous aspire, pour laisser découvrir un paysage qui saute aux yeux tel un spectacle. Une sorte de « whaou effect » en version authentique.
Le regard porte loin. La ligne qui se dessine au loin sur le ciel, c’est celle du pont à haubans qui traverse la Garonne, à plus de vingt kilomètres de là. Embrasser l’horizon tout entier, pour savourer chaque détail : la petite maison blottie au creux des vignes, les rosiers qui ponctuent les rangs, le labyrinthe des parcelles qui s’entremêlent, le village de Saint-Emilion et son clocher qui se détachent entre ciel et terre. Les éléments se distinguent pour mieux se confondre dans un univers tout entier. Tout est beau, tout est photogénique. Instagrammable, diraient certains.

Mais davantage qu’en photo, c’est dans un coin de notre esprit qu’on aimerait imprimer cette scène. Ou dans notre cœur. Qui sait ? Et si c’était plutôt là qu’on consigne comme un trésor les images auxquelles on a envie de faire appel pour se sentir bien ?
“Love at first sight”, disent les Anglo-Saxons. Il suffirait d’un regard. Pour aimer. Pour se projeter. Pour envisager les possibles. Selon le prisme déformant du vécu, du moment, de l’implication de chacun, ces images écrivent une histoire différente et unique. Mais ici ou ailleurs, dès le premier regard, toutes soulèvent en nous une vague d’émotions. Et nous ramènent inlassablement au monde de Troplong Mondot.
Nous suivre
@chateautroplongmondot





