Des siècles de gastronomie ont vu la cuisine évoluer au gré des découvertes, des modes ou des techniques. On peut se rappeler par exemple que la Renaissance a connu une véritable révolution culinaire avec l’apparition en Europe de produits venus du Nouveau Monde. L’exotisme d’une tomate ou d’un haricot nous fait sourire mais montre que la cuisine s’adapte perpétuellement à son époque et intègre la nouveauté pour se réinventer et correspondre aux évolutions sociales. D’un bond en avant dans le temps, on se projette dans les années 1970-80, pour se souvenir de chefs résolument subversifs qui prônaient une « nouvelle cuisine ».
Si Bocuse ou Troisgros nous semblent aujourd’hui classiques, leur audace a pourtant marqué les esprits alors qu’ils se démarquaient de l’orthodoxie et de la richesse de la cuisine d’Escoffier, héritée du XIXe siècle et seule digne d’être alors qualifiée de « grande cuisine ». Leur volonté de privilégier la simplicité et de s’affranchir d’un répertoire codifié montre que la gastronomie sait et doit sortir de ses dogmes et s’inscrire dans son temps.